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Les risques en entreprise : comment les gérer ?

Pour assurer son existence à long terme, une entreprise doit obligatoirement mettre en place une gestion globale des risques. Mais où les risques se situent-ils et comment l’entreprise doit-elle les gérer ? Il s’agit de questions générales, mais particulièrement pertinentes pendant cette crise liée au coronavirus. Texte : Patrik Frei*

De manière générale, la notion de « risque » renferme la possibilité de survenance d’événements futurs et de répercussions négatives sur l’entreprise et ses activités. Le montant des dommages peut être insignifiant comme menacer l’existence de l’entreprise. La gestion des risques consiste à identifier et évaluer les risques, à définir leur gestion et, enfin, à les surveiller (illustration 1).

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Illustration 1


Où les risques se situent-ils ?
Il n’est pas toujours facile d’identifier les risques à temps au milieu du quotidien professionnel. Mais cela peut limiter les dommages. La gestion des risques devient plus planifiable. En outre, la gestion planifiée se répercute positivement sur les prestations. Des risques décelés trop tard entraînent des réactions. Cela rend la gestion plus compliquée. Un autre risque en matière d’identification des risques est souvent l’absence d’identification globale de ceux-ci. Les risques peuvent être répartis entre risques internes et externes. Parmi les risques internes, on peut citer ceux liés aux prestations, les risques de nature économique et financière ainsi que ceux qui découlent de la gestion et de l’organisation. Les risques externes englobent les risques liés au marché, à la conjoncture, à la concurrence, à l’environnement ainsi que les risques technologiques et juridiques.

Après avoir identifié les dommages potentiels, on procède à une évaluation de la probabilité de leur survenance et de leur ampleur. Cela consiste uniquement à pouvoir évaluer les conséquences, même si cela peut parfois s’avérer être une tâche difficile. La combinaison des deux critères permet une gestion efficace. L’évaluation peut se faire au moyen de termes ou par attribution de points. Avec le système d’attribution de points, la probabilité de survenance et l’ampleur des dommages sont évaluées sur une échelle allant de basse (1 point) à élevée (5 points) pour chaque risque. Plus le total de la multiplication est élevé, plus le risque général pour l’entreprise est grand.

Pour que les personnes non impliquées dans le processus puissent bénéficier rapidement d’un aperçu, une matrice de risques, également appelée carte des risques, peut s’avérer utile (illustration 2). Les risques situés dans les champs rouges indiquent un risque non acceptable. Des mesures appropriées doivent alors être mises en place d’urgence. Les champs jaunes correspondent aux risques moyens à élevés. Ils nécessitent également la mise en place de mesures en vue de les minimiser. Les champs verts indiquent des risques faibles, qui ne nécessitent aucune mesure ou des mesures limitées.

La gestion des risques
Après avoir identifié et évalué le risque se pose la question de savoir s’il doit être couru ou non. On peut éviter les risques opérationnels en renonçant à les courir. Ce choix peut être motivé par une absence de rendements par rapport au niveau de risque.

Les risques encourus doivent d’abord être minimisés par des mesures appropriées. Si un risque résiduel subsiste, celui-ci peut être transféré sur des tiers, dans la mesure où un tel transfert est possible et judicieux. Malgré tous les efforts, il se peut qu’un risque résiduel doive être supporté par l’entreprise (illustration 1).

Le risque peut être minimisé de deux manières : d’une part, en diminuant fortement la probabilité de sa survenance. Concrètement, porter des lunettes de protection pour découper des blocs en béton permet de diminuer la probabilité de survenance de lésions oculaires. D’autre part, on peut minimiser l’ampleur des dommages. Ainsi, des simulations permettent de réduire certains événements dommageables, comme un incendie par exemple, et de mieux préparer les personnes concernées.

Les compagnies d’assurance mettent sur le marché toute une série de possibilités pour transférer les risques. Le montant des dommages et les prestations (prime, franchise, indemnisation des dommages, etc.) combinés à la probabilité de survenance doivent présenter un bilan avantageux pour l’entreprise. Ou, pour l’exprimer autrement : « Autant que nécessaire et non autant que possible ». La gestion des risques est élaborée dans un plan de mesures avec des données détaillées. La modification de classification souhaitée (probabilité de survenance et montant des dommages) débouche sur une nouvelle inscription dans la matrice de risques (illustration 2). L’exemple numéro 1 sur la matrice de risques montre que des mesures appropriées permettent de minimiser la probabilité de survenance et l’ampleur des dommages.

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Illustration 2


Les risques privés concernent l’entreprise
Les risques identifiés et la gestion qui y est associée doivent être surveillés et faire l’objet d’une analyse de résultats. C’est la seule manière de garantir que l’évaluation des risques est encore actuelle et que la situation n’a pas changé. C’est pourquoi tous les efforts à ce sujet doivent être considérés comme un processus continu.

Les risques privés ne sont souvent pas assez pris en considération par l’entrepreneur dans la gestion des risques de l’entreprise. Que se passe-t-il s’il subit un accident pendant ses loisirs ? Y a-t-il un remplaçant désigné et dispose-t-il de toutes les informations pour permettre la poursuite des activités quotidiennes ? Un risque résiduel subsiste souvent. Mais des mesures appropriées permettent d’opérer des modifications. L’entreprise peut être mêlée également à une procédure de divorce d’ordre privé. Selon la situation initiale, cela peut menacer l’existence de l’entreprise. Un contrat de mariage en la forme authentique permet de contrer ce risque. La gestion des risques relève de la direction. L’identification des risques opérationnels doit démarrer au niveau hiérarchique le plus bas et se comprimer vers le haut. Tout cela demande du temps. Un temps qu’il s’agit de prendre, y compris pendant les périodes difficiles.

La crise liée au coronavirus actuelle
Récemment, les pandémies étaient encore catégorisées comme présentant une probabilité de survenance faible sur la matrice de risques. Mais cela a changé avec l’arrivée du COVID-19. Actuellement, les mesures édictées par la Confédération touchent plus ou moins durement la branche verte. Les jardineries ont dû fermer leurs portes en pleine saison printanière, une période propice à des chiffres d’affaires importants. L’absence de chiffre d’affaires entraîne des manques de liquidités et l’existence de l’entreprise s’en trouve menacée. Les crédits de transition permettent d’améliorer les liquidités, mais pas la rentabilité. Les entreprises de paysagisme peuvent continuer de travailler moyennant le respect de certaines mesures. Mais il devient de plus en plus compliqué d’acheter du matériel à l’étranger et la passation de commandes ne correspond pas au volume habituel. Ces facteurs peuvent entraîner des sous-capacités ou des surcapacités au niveau des ressources.

Ces répercussions concernent toutes les entreprises et doivent faire l’objet de contrôles au cas par cas. Il convient d’en tirer des leçons importantes pour l’avenir et de mettre en place les mesures nécessaires. Pour reprendre l’exemple de l’achat de matériel, cela peut se traduire par la constitution de stocks plus importants ou le recours à des fournisseurs régionaux pour ainsi garantir durablement la disponibilité du matériel.

*Patrik Frei de Schöpfer und Frei GmbH. Cette société conseille les entreprises de la branche verte sur les questions de nature économique. Ses compétences clés sont entre autres les analyses des forces et des faiblesses sur la base de chiffres-clés, la détermination des taux en matière de frais généraux propres à chaque entreprise ou la conduite de plusieurs groupes EXPER.

Publication
Les organisations qui ont dépassé au moins deux des valeurs suivantes au cours de deux exercices consécutifs sont obligées, selon la législation sur le droit comptable, de publier leur gestion des risques :
– Total de bilan de 20 millions de francs
– Chiffre d’affaires de 40 millions de francs
– Personnel : moyenne annuelle de 250 emplois d’équivalents plein temps

Pour toutes les autres entreprises, il est recommandé de réaliser une gestion des risques. Un modèle de traitement est disponible à l’adresse
www.schoepfer-frei.ch/downloadslinks.

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